Le souffle de la Shakti

« Nous partirons ensemble vers un lieu de rencontre où le connu et l'inconnu se courtisent et commence à se fondre. Cette cour mystique de la conscience est une mystérieuse promenade entre les mondes menant au point de rendez-vous où l'on retrouve le Divin Féminin Intuitif, inconditionnellement aimant. Dans son étreinte, tous les pôles se rencontrent, guérissent, retrouvent leur intégrité et deviennent de puissantes expressions d'amour équilibrées et harmonieuses », Anna, Grand-mère de Jésus, Claire Heartsong.

« Inspirant autant la crainte que l'amour, ces femmes ont été appelées, selon les cultures, Shaktis, Yoginis, Dakinis, Ménades, Fées, Chamanes, Guérisseuses, Prêtresses ou Sorcières (…). Quand une femme reprend possession d'elle-même, elle se sent enracinée, reliée, solide. Elle peut pleinement s'affirmer, comme amante, mère, épouse ou fille. Elle devient Femme Shakti, déesse ou magicienne de l'Amour, dépositaire de la force vitale et créatrice, capable d'influencer les autres, le monde » ; Vicki Noble.

La Shakti désigne communément le souffle de vie qui nous traverse tous, à chaque instant, librement, harmonieusement, dans un mouvement fluide et créateur. La Shakti nous relie et nous maintient tous connectés à l'énergie de Vie. Cette fonction de la Shakti renvoit à son rôle primordial, celui d'incarner l'Amour Divin dans tout ce qui vit. Elle nous rappelle par là la présence de la Mère Divine, le flux nourricier et fertile d'Hathor, de Sophia, d'Isis et toutes les Mères divines, telle une source d'eau primordiale qui nous traverse et nous enseigne. Elle est la mère qui nous apprend à aimer la Vie et à l'honorer dans ses différents aspects, jusqu'à ce qu'à son image, nous devenons nous aussi une source d'eau primordiale.

Le souffle de la Shakti est universelle, et reconnue dans toutes les traditions. Dans la tradition druidique, Shakti est nommée Awen, pour désigner cette essence mystique qui est dans tout et qui insuffle le sacré en toute chose. Pour le mysticisme juif, elle est la Shekinah qui sous-tend toute chose, autrement dit elle est aussi identifiée comme l'Esprit Sainte ; telle que perçue chez les chrétiens au départ. Lors de l'émergence de la Trinité dans l'histoire de la chrétienneté, cette trinité comprenait l' Esprit Saint, l'Esprit Sainte, et l'Enfant Saint comme fruit de leur union. Chez les chrétiens, cette Esprit Sainte désignait aussi cette énergie qui traverse et anime tout ce qui vit (humains, végétaux, animaux, nature,...).

L'ordre des Madeleines

L'Ordre des Madeleines, appelé aussi Ordre des Magdalas, ou Ordre des Roses, désignait des femmes initiées, prêtresses et druidesses porteuses des Mystères d'Isis ; et au travers d'Isis, des Mystères d'Hathor et donc des Mères Divines.

Elles avaient appris à honorer les enseignements isiaques dans leur corps, devenu Temple, et les soins devant être apportés à ce Temple-Corps (soins physiques comme subtils). Honorant les cinq éléments (Air, Eau, Feu, Terre, Ether), elles honoraient par conséquent la Vie, la Création ; et œuvraient à maintenir une circulation harmonieuse de ces cinq éléments dans leur corps et dans leurs environnements.

Leur reliance à Gaïa-Sophia, les connectait fortement à la Nature et à la sagesse des plantes, faisant d'elles des femmes-médecines, des guérisseuses qui reliaient le ciel et la terre,

En tant qu'initiées des mystères d'Isis, des mystères égyptiens, et aux alchimies d'Horus ; elles étaient le pilier qui reliaient et alchimisaient les oppositions: Mort-Vie, Harmonie-Dysharmonie, l'Ombre- la Lumière,... Gardiennes des espaces sacrés, gardiennes des seuils ; leur rôle était de maintenir ou rétablir l'équilibre entre les zones de chaos et les zones d'harmonie, entre Seth et Osiris, préserver la beauté de l'humanité sur terre.

Druidesses, Prêtresses, Guérisseuses, Phosphoros, elles savaient préserver et rester connectées avec leur essence sacrée et leur pouvoir créateur. Là réside l'énergie, le souffle de Vie du pilier de la prêtrise d'Isis : atteindre un état de conscience suffisamment élevé pour fusionner avec la Shakti en soi, et l'implanter autour de soi.

L'ère du Verseau dans laquelle nous sommes tous désormais, voit émerger au grand jour nombreuses de ces connaissances anciennes, des anciennes écoles de mystères à l'acceptation des initié(e)s de sortir au grand jour, le nouveau monde en émergence ne provient pas du néant ; mais nous rattache aux origines, à Mu, à la Lémurie, à l'Atlantide. Cet ère, plus que les précédents, nous remuent dans nos profondeurs, faisant remonter traumatismes, blessures, questionnements, sur le plan individuel mais aussi à un niveau plus collectif.

Dans la logique de ces questionnements, l'homme et la femme d'aujourd'hui se pose de nombreuses questions identitaires, des questions de place au sein de sa société, des questions sur ses réels désirs. Bref, du point de vue de la voie de la madeleine, nous pouvons dire que l'homme et la femme d'aujourd'hui, se met en recherche de sa Shakti et de son Shiva intérieur, de sa Marie-Madeleine intérieur et de son Yeshua intérieur ; de l'expression de ces espaces sacrés dans leur polarité en soi.

Mais cette quête est souvent vécue, voire transmise, dans une forme de dualité avec d'un côté le masculin sur sa voie, et de l'autre, le féminin sur sa voie. L'un des mystères isiaques nous rappelle l'importance du Hyéros Gamos dans tout ce qui vit.

Le hyéros Gamos intérieur, l'histoire des noces sacrées

Le principe et les enseignements du Hyéros Gamos intérieur renvoient à la symbolique du couple sacré intérieur. « Le mariage sacré (…) est un concept qui fait référence à l'union symbolique et spirituelle entre deux entités, représentant souvent les principes divins masculin et féminin », qui s'unissent à un niveau émotionnel, intellectuel, et spirituel. Cette union devenant gage de fertilité et d'abondance pour les deux époux. Ces noces sacrées étaient célébrés chaque année, et ce toujours aujourd'hui au travers des cérémonies de Beltane le 1er mai, afin de rappeler la nature cyclique de la vie, au travers de ces deux pôles de mort et renaissance.

Le pilier des noces sacrées, issu du culte d'Isis, était manifesté par l'union entre Isis et Osiris. Ce couple sacré était perçu dans la culture égyptienne comme garant d'une source d'harmonie cosmique et de rétablissement de l'ordre divin, des lois de la Mâât au sein de leur communauté. L'ensemble de ces conceptions place ce processus de Hyéros Gamos dans l'unité du féminin et du masculin, non dans la séparation.

Ce mariage sacré, cette cérémonie sacrée devant d'abord se réaliser en soi avant de pouvoir se vivre de façon saine et équilibré à l'extérieur de soi. Prenons l'exemple de la rose ou toute autre fleur, c'est l'alchimie sacrée de son aspect masculin (la tige) et de son aspect féminin (la fleur), qui la constituent, son parfum n'étant que l'enfant issu de cette union. Or cette alchimie s'est faite dans un travail d'unité de l'un et de l'autre dans un même temple (bulbe ou graine).

Si dans un premier temps, l'essence masculine et l'essence féminine de la fleur œuvraient chacune de son côté, la fleur serait-elle la fleur ?

Là résidait l'un des objectifs des écoles de Mystères, des temples égyptiens dans lesquels Marie-Madeleine et Yeshua ont été éduqués. Dans la vision essénienne ou assimilée de l'époque, l'homme comme la femme devait apprendre ce principe du mariage alchimique en eux avant de se rencontrer ; et ceci à plus forte raison lorsque ces personnes étaient destinés à devenir prêtre et prêtresse de leur communauté.

Le hyéros gamos intérieur est la fondation nécessaire à l'atteinte de l'équilibre intérieur. Un équilibre créateur qu'il est ensuite possible de diffuser à l'extérieur de façon saine et harmonieuse.

Lorsque ce mariage intérieur n'est pas accompli, nous sommes confrontés à la dysharmonie, au déséquilibre tant intérieur qu'extérieur. Un des exemples les plus visible de cela se rencontre dans les cabinets de thérapeutes, face à des personnes qui ont des difficultés à se connecter à leur enfant intérieur. Cet enfant intérieur, fruit de l'union entre le masculin sacré (chakra racine) et le féminin sacré (chakra sacré), devient le révélateur de cette union.

Un chakra racine sain et équilibré est assimilable à l'énrgie du Dieu Shiva, à savoir continue ,stable et puissante, dans son fondement. Un chakra sacré sain et équilibré est assimilable à l'énergie de la Déesse Shakti, à savoir créative, vivante, vibrante. Shiva fournit à l'énergie Shakti, un espace de Vie, de Création, de mise en Mouvement sain, équilibré et sécure. Leur union sacré permet à l'infini des possibles de prendre forme dans la matière, grâce à l'unification de leurs essences masculines et féminines alchimisées. L'enfant intérieur, fruit de leur union, est cet enfant solaire (rattaché au plexus solaire) censé rayonner à l'extérieur.

Cet enfant est celui qui vient manifester à l'extérieur les créations émergeantes de son Shiva et de sa Shakti.

En cabinet thérapeutique, il est à constater que souvent, cet enfant ne rayonne pas ou plus, voire n'a jamais rayonné. Ni solaire ni christique, au sens de celui qui est oint par la lumière et l'Amour sacré.

Très structuré dans le mental (et donc l'aspect matériel des choses), il lui manque cette partie vivante et créative véhiculée par la Shakti.

« La base de la Création est Shiva, mais le premier acte de Création vient de Shakti », Sadhguru

Alors que lorsque cet enfant intérieur reste en contact avec la voie intérieure qui maintient relié à ce que nous désirons rééllement, nous pouvons nous réaliser en tant qu'être incarné et sortir de l'état de sujet d'une société, d'un groupe familial ou autre. La réussite du hyéros gamos entre nos deux premiers chakras nous relie à cette énergie de Vie, cette voie intérieure qui nous indique ce qui nous épanouit, et ce qui nous éteint en nous éloignant de notre chemin créateur.

Shakti représente les archétypes de toutes les déesses que nous portons en nous, que nous soyons hommes ou femmes. Elle représente ainsi l'énergie féminine dans sa forme la plus sacrée, créatrice et nourricière de tout ce qui existe sur cette terre. Elle celle qui met en mouvement la vie, elle porte l'eau et le feu de la vie, en restant connectée au cycle de chaque chose,

La beauté de l'énergie Shakti n'est pas une beauté extérieure qui ne s'adresse qu'à notre vue. Sa beauté lui vient de l'intérieur. Femme sauvage pleine dans son énergie feu, femme libre dans son énergie air, femme apaisante dans son énergie eau, femme guerrière dans son énergie terre ; la femme shakti est connectée et en équilibre dans ses quatre directions. Au centre de sa roue médecine, comme toute prêtresse, elle sait faire appel au cinquième élément (l'Ether) pour créer depuis son essence divine. Ses créations sont des messages, l'essence même de sa mystique guérisseuse.

La beauté du point de vue de la Shakti est une beauté qui lui vient de son intérieur et rayonne vers l'extérieur. Elle incarne le féminin sacré dans sa complétude et l'expression de cette complétude ; un féminin sacré qui s'est uni à son masculin sacré, Shiva. La femme Shakti s'autorise à vivre pleinement son côté sauvage, libérée des carcans sociétaux.

Sans le socle, la fondation que représente Shiva, Shakti ne peut pas danser pour créer le mouvement de la Vie. Sans la danse de Shakti créatrice de vie, Shiva n'aurait rien à porter, à soutenir. Développer à l'intérieur de soi l'union sacrée entre le masculin et le féminin, c'est cheminer vers l'équilibre, vers cette complétude intérieure qui traversera, marquera de son sceau et apportera de la lumière à nos réalisations extérieures.

L'énergie Shakti et la Médecine de la Rose

La rose, reine des fleurs, est le symbole par excellence du grand mystère féminin, et donc une représentante parfaite de la Mère Divine, de l'énergie de la Shakti, de la Shekinah.

Sa géométrie sacrée lui confère, via ses pétales et la suite de Fibonacci qui les compose, un taux vibratoire d'exception. Ce taux trouve son origine à travers la danse réalisée par la planète Vénus et la Terre tous les huit ans terrestre autour du Soleil, afin d'y réaliser une rose à cinq pétales.

Reconnecter avec son énergie Shakti, à des fins de guérison peut passer par le fait de reconnecter avec la fréquence vibratoire de la rose, qui viendra nous soutenir dans le travail de libération et guérison des blessures émotionnelles, des blessures de l'âme. Pour se faire, outre le fait de faire appel à la médecine de la rose, nous pouvons prendre des bains aux huiles essentielles de rose, boire du thé de roses, se promener dans des roseraies ; ou toutes autres activités qui nous met en contact avec la fréquence vibratoire de cette guérisseuse hors pair. La nature obéit également aux règles de la magie par analogie ou comme disait Paracelse « Similia Similibus Curatur » , autrement dit les semblables soignent les semblables. Par exemple, la Pulmonaria officinalis est nommée Herbe aux poumons de part sa ressemblance avec nos poumons et effectivement elle soigne certaines pathologies pulmonaires. Nous retrouvons ces mêmes similarités entre notre corps et le règne minéral ; notamment avec le quartz rose, idéal pour notre chakra cœur et par extension pour travailler sur nos blessures émotionnelles. Homme comme femme pouvons l'utiliser sous forme de pierre brute ou poli soit sur le chakra cœur, soit posé sur la zone utérine (ou chakra de l'utérus pour les hommes). Cependant il y a également la possibilité pour les femmes, de faire appel à l'œuf Yoni en quartz rose. Le terme Yoni, nous vient du sanskrit et désigne à la fois l'extérieur de l'appareil génital féminin (clitoris, pubis, urètre, lèvres) et l'intérieur (l'utérus, le vagin, le plancher pelvien, les ovaires et les trompes). L'œuf de Yoni en quartz rose vient guérir nos blessures d'amour et les états d'angoisse, en nous réalignant avec nous-même sa reliance au chakra cœur soutient notre estime de nous-même, et nous soutien dans un travail de libération des dépendances affectives. L'œuf Yoni est un outil à la fois sacré et quasiment incontournable d'une reconnexion avec la shakti de la femme. Outre ses bienfaits sur l'aspect physique de la zone génitale féminine, l'œuf yoni permet également un réveil de la libido, une amélioration du plaisir personnel, une meilleure connaissance pour la femme de la Vie contenue dans cette zone de son corps, un éveil de sa kundalini ; et donc une exploration de ce temple de création en elle.

Cet éveil de la kundalini, qui prépare l'arrivée de la shakti et qui vient confirmer que le hyéros gamos intérieur est en marche, s'accompagne d'une libération énergétique telle que l'individu est contraint à une transformation profonde de son être, sorte de nuit noire de l'âme obligatoire pour renaître à nouveau avec une perception plus accrue et consciente de soi et du monde qui nous entoure.

Et c'est bien pour nous rappeler cette mort alchimique nécessaire au moment de l'éveil à soi, que

Marie-Madeleine a souvent été représenté par les artistes avec un crâne dans les mains, ou posé à ses côtés. Le crâne comme symbole de l'âme éternelle, nous invite à la rencontre de nos multidimensions : « Si tu cherches des réponses à tes questions actuelles dans une vision linéaire de ton existence, sache qu'elles sont ailleurs et que tu es invité(e) à élargir ta perception. (…) Ta conscience est multidimensionnelle et ne se limite pas à ce que tes sens te montrent, ni au scénario qui se déroule devant toi », Hélène Huc

Autrement dit, construire son Temple-corps afin de rééquilibrer créations et concrétisation dans la matière de ces créations, ne peut faire l'économie du dépouillement de soi, une sortie des dogmes, et une activation du cinquième élément : l'éther.

Dans un sens, le crâne est la partie la plus élevée du corps humain, la dernière zone traversée par les énergies telluriques, Dans un autre sens, le crâne est la première zone traversée par les énergies célestes. Point de jonction clé entre ciel et terre, il est un réceptacle extraordinaire qui relie les énergies du haut et les énergies du bas, entre immanence et transcendance, il devient l'athanor ; ce lieu de transformation des énergies reçues.

Dans les textes bibliques, le crâne est fortement lié à la notion de résurrection. Le Golgotha désigne le Mont du Crâne, autrement dit le lieu du calvaire, et par extension le lieu de crucifixion, A la lecture des anciennes légendes, le Golgotha est également le lieu où reposeraient les ossements d'Adam, le premier homme banni du jardin d'Eden. Dans cette acceptation, le crâne est relié à la symbolique de la mort qui surviendrait, telle une fatalité, après une vie de péché.

Mais c'est aussi sur le site du Golgotha, que Yeshua trouve la mort et la voie du rachat des péchés.

Dans cette acceptation, le crâne renvoi à la possibilité de transcender la mort pour atteindre un autre niveau de conscience, un niveau plus lumineux, épuré et connecté à ce qu'il y a de plus universel : le souffle de Vie qui transcende et traverse toute chose.

Ce que nous dit ici Marie-Madeleine est que pour se (re)brancher à ce puissant souffle de vie qu'est la Shakti, il va nous falloir dépasser les quatre éléments dans une sorte d'œuvre au noir silencieuse et mystérieuse. Transcender cela et atteindre l'éther pour se laisser traverser par l'immortalité de l'âme et par l'immortalité du souffle de la Mère Divine, de la Shakti en nous, autour de nous.

La femme Shakti est une madeleine, porteuse et transmetteuse du Saint Graal. A la fois phosphoros et myrrophore, sa médecine réside dans sa capacité à honorer la Vie et le vivant sous toutes ses formes, et de créer sans cesse de nouveaux espaces pour que le souffle sacré puisse continuer de circuler de façon fluide et harmonieuse. « Les madeleines dansent la Vie, dansent l'espoir du renouveau », message reçu par canalisation le 20 janvier 2024.

« Que vous soyez homme ou femme, tant que le féminin n'est pas actif en vous, vous ne ferez jamais l'expérience des aspects plus subtils de la vie », Sadhguru